Cette nouvelle page d’un » Village Français » devrait aider les membres du groupe de travail chargé d’enquêter sur le comportement du Maire Émile MONTIGNY face aux allemands pendant la dernière guerre mondiale. Ce deuxième témoignage devrait nourrir leur réflexion et les aider à finaliser le compte rendu de leurs recherches et enquêtes. L.V.C
C.KAYSER :
Retour sur l’Histoire locale….
Ils ne sont plus que deux dans notre village, ils étaient nés à cette époque, ils l’avaient vécu l’un en choisissant la clandestinité, l’autre le Maquis Tarzan. Que pensent-ils de tout ce remue-ménage pour une simple plaque commémorative, un simple geste, une simple décision pour honorer une mémoire afin que nul n’oublie ?
Cette longue prose de Monsieur Balliot peut surprendre aujourd’hui alors que le Devoir de Mémoire s’inscrit partout en France sauf à Messigny et Vantoux cantonné dans les seules cérémonies officielles. Nous nous sommes déjà exprimés sur la création de ce ‘Groupe du Souvenir’ concernant Monsieur Emile Montigny, nous sommes très conscients qu’il s’agit d’un leurre que le lecteur qualifiera comme bon lui semblera.
Dans les archives privées de Monsieur Montigny il y a matière à conforter tout ce que décrit Monsieur Balliot. Il en est même de faits intéressants, ainsi : Jean Carnovali, matricule 216 pour les services de la Gestapo, son épouse ayant le matricule 215, sauva sa tête grâce à Maître Floriot ténor du barreau de l’époque. Salarié de la Gestapo ce couple percevait la somme de 2 000 francs mensuels. L’autre ‘collabo’ Monsieur ……….., matricule 217 percevait lui : 600 francs mensuels. Il est écrit que les descendants ne sont pas responsables du comportement de leurs parents c’est la raison pour laquelle nous tairons cette identité et d’autres. N’oublions pas le spécialiste, si l’on peut s’exprimer ainsi, du ‘double-jeu’. Il était bien placé pour exercer ses talents. Le déserteur ‘Malgré Nous’ Ernest Kratseizen du 8° bataillon du Génie de la Wermacht rencontré à Strasbourg en octobre 1981 avait été très précis sur ce personnage et sur bien d ‘autres faits locaux puisqu’il avait intégré le Maquis Liberté en désertant son unité basée à Dijon.
Monsieur Montigny était surnommé le ‘petit-fils du Uhlan’ dans une lettre anonyme signée ‘Ki-Say-Thou’. Le tout Messigny s’interrogea très vite sur l’origine de cet envoi anonyme de deux pages pleines d’une très belle calligraphie. Durant plusieurs mois les murs du Temple de la Médisance construits en 1830, résonnèrent des noms de suspects potentiels. Dans les bavardages il y avait la personne qui était certaine, convaincue et déterminée pour affirmer qu’il convenait d’accuser Untel. Il y avait celle qui précisait avec fermeté que dans un groupe elle avait entendu dire que… par Untel autre ‘X’. Ailleurs dans Messigny on affirmait derechef que le vocabulaire de l’auteur de la missive correspondait à celui utilisé par ‘Y’. Une pipelette accréditée accusait avec force conviction que l’écriture était celle de ‘Z’. Quant à telle autre grenouille de bénitier elle avait vu, on ne sut jamais quoi, mais elle accusait Et que dire encore de ce conseiller tout juste lettré qui avait formellement reconnu l’écriture du coupable. Finalement, le ‘hasard’ fait parfois bien les choses, en effet 73 ans plus tard en juillet 1980 nous avions récupéré dans un vide-greniers un lot poussiéreux de papiers divers traitant de Messigny. C’est en le feuilletant que nous avons découvert l’auteur de la lettre anonyme, un monsieur bien sous tous rapports ! Ce jour-là le Temple de la Médisance a vacillé sur ses bases.
Monsieur Montigny avait des adversaires politiques et autres, cependant nombre d’entre eux ont su faire la part des choses entre leur couleur politique et son efficacité en tant que maire de Messigny. Il fut régulièrement réélu. Sa carrière militaire : Lieutenant d’Artillerie pour la durée de la Grande Guerre. Légion d’Honneur, Croix de Guerre, Croix du Combattant, Médaille Interalliée, Commémorative 14-18, Médaille des blessés.
Le village de Vantoux connut également son épisode de Résistance puisque le Conseil Municipal fut dissous le 14 février 1941 sur ordre du Gouvernement de Vichy avec mise en place d’une Délégation Spéciale présidée par Monsieur Destourbet, propriétaire du château du dit lieu. Une maison du village hébergeait le commandant militaire de la place : l’Ober-lieutenant Welge.
LA VIGIE CITOYENNE.