Instituteur hier, Professeur des Ecoles aujourd’hui-
Le titre a changé mais la profession reste identique…et quelle profession ! Avec les instituteurs et la discipline de l’éducation dont ils ont le don et le devoir d’apporter à la jeunesse, c’est l’ensemble de la société qui évolue. Encore faut-il que les enfants en prennent conscience avec le plaisir de la recevoir. Et là, « l’instit » comptera pour beaucoup très souvent, de même que les « profs » des collèges et lycées par la suite. Donner aux enfants l’envie d’apprendre …voilà bien une mission compliquée mais fondamentale pour l’avenir de la société.
Avec le mois de septembre c’était la rentrée. Il y a de cela des décennies, les vacances commençaient au 15 Juillet pour se poursuivre jusqu’au 1er Octobre. Ce qui explique la participation des enfants des écoles primaires aux manifestations officielles du 14 Juillet. Tout un événement avec, s’il vous plait, défilé et cérémonie aux monuments aux Morts.
Le 15 Juin 1965 la mixité deviendra la règle pour les écoles primaires, suite à une circulaire ministérielle. L’année scolaire 1964/1965 connaitra donc encore les écoles primaires de filles et celles de garçons. A partir de 1889 la durée hebdomadaire à l’école primaire est fixée à 6 heures par jour : 3 h le matin et 3h l’après midi, sauf les jeudis et dimanches. C’est en 1969 que l’éducation sera de 27 h par semaine avec fermeture des classes le samedi après midi. Puis la France scolaire sera divisée en zones et nous connaîtrons la coupure du mercredi et non plus du jeudi. Bien des changements, plus ou moins heureux, loin par ailleurs de donner entière satisfaction, interviendront par la suite. En 2008, la durée hebdomadaire passe à 24 h, sur 36 semaines.
La scolarité c’était déjà l’école de la discipline, pour ne pas dire de la rigueur, assortie de cours constants sur la politesse et la morale. Avec « l’instit » dans les parages, il ne fallait surtout pas se faire surprendre dans la rue, à ne pas dire bonjour aux passants tout en enlevant son béret (c’était la coiffure d’usage à l’époque). Le lendemain matin c’était l’appel devant le bureau surélevé du maître avec le devoir de s’expliquer et punition à la clef. « Vous me conjuguerez 100 fois »…et le texte tombait. Inutile de se plaindre auprès des parents car là on écopait en plus d’une sévère remontrance. En entrant en classe le matin c’était la visite « propreté des mains » parfois également des oreilles. Pendant la classe, le moindre chuchotement était réprimé. Nous étions souvent appelés à des épreuves de calcul mental. Aujourd’hui le portable vous donne instantanément la réponse. Il y a peu, donnant la réponse à une jeune caissière qui consultait son portable je me suis entendu dire « à quoi bon réfléchir le portable est fait pour ça ! » Justement, il faut continuer de pouvoir être en capacité de réfléchir, sinon que deviendra l’humanité, ne serait-ce que pour continuer à développer l’informatique.
Hier, l’égalité dans la poursuite des études n’était pas respectée. Après le Certificat d’Etudes Primaires, pour les jeunes de la campagne, c’était l’internat obligatoire, autant dire… impossible ! Alors, pour eux, dans 98% des cas c’était l’apprentissage auprès d’un artisan du lieu, un travail agricole ou forestier. Depuis l’après guerre, de gros efforts ont été faits pour combler cette injustice, avec l’école obligatoire jusqu’à 16 ans et des moyens de transports scolaires apportés en conséquence. Restant néanmoins persuadé que pour toutes et tous, le prof de l’école primaire demeurera, le plus souvent, celle ou celui qui aura marqué le plus leur vie étudiante.
De 1921 à 1930 Paul TRIBOLET était l’instituteur de Messigny et Vantoux, M. Clément THENADEY lui succèdera jusqu’en 1945, remplacé par M. Jean GUIOLLOT jusqu’en 1951, puis par monsieur Jean BONDOUX jusqu’en 1976. A l’école des filles suite à madame Marguerite CARMILLET 1919/:1923, succèdera madame Marie Louise CHOUMETTE jusqu’en 1948, puis madame Jeanne LEBROT 1948 /1967.
En 1936 madame CHOUMETTE avait la responsabilité, hé oui…de 42 élèves ! Et monsieur THENADEY de 30. Ces simples chiffres soulignent le grand mérite de ces éducateurs devant : préparer, surveiller, assurer et corriger les différents cours. On imagine aisément que ce ne devait pas être simple tous les jours.
L’école des garçons d’alors est devenue la Mairie. La salle de réunion du Conseil Municipal prenant la place de la salle de classe et l’habitation de l’étage devenant les bureaux municipaux. L’arrière de l’école où se situaient les W.C., les urinoirs et le local à matériel des pompiers a été rasé lors de la construction de la nouvelle poste en Mai 1978. L’école des Filles est devenue, avec le temps, le siège de la Communauté de Commune « Forêts-Seine et Suzon ».
Les deux écoles réunies ont d’abord été installées dans des bâtiments neufs construits sur le côté de l’ancienne école des garçons avant l’installation actuelle, rue du Moulin, sur le terrain des anciennes « chènevières ».
G. BALLIOT
Les légendes des photos d’écoles en 1936 :
Ecole des filles: de gauche à droite : au 1er rang : Jacqueline BAUDOT- Charlotte BROSSARD- Andrée SOULIER- Christiane LEGUEL- Jacqueline MULER- Lucie BOUCHOT- Madeleine ROUX- Simone SOULIER- Simone MEURET- Jeanine FREMIET- ? MOREL-Simone COGNIARD- Suzanne MEURET- Chantal MARQUIS- Denise MULLER- :2 ème rang : Gilberte CHEVALIER- Simone MARQUIS- Andrée LUGUEL Ginette LEGUEL– Jeannine PICARD- ? VIEILLARD- Simone PARRIOT- Thérèse LEGUET- Amandine ROCHAT- Denise AUBONNET- Madeleine DELABORDE- ? – Odette BAUDOT- Suzanne RENOT- l’institutrice Mme Marguerite CHOUMETTE- au dernier rang en haut : Simone AUBONNET- Monique MARQUIS- Louisette et Hélène LELONG- Marguerite MARQUIS- Simone BONNAIRE- Madeleine MARQUIS- Odette GRANDCHAMP- Germaine QUINET- Simone DECAMP- Odette Godin- ? MOREL- On notera que SIMONE était alors un prénom très en vogue ( 8 sur 42 élèves)
Ecole des garçons : de gauche à droite : au 1er rang : Félix FREMIET- ? – Gilbert PY- Bernard BAUDOT- André COGNIARD- ? – Marcel BROSSARD- Bernard AUBONNET- Michel BROSSARD- ? LEGUET – Gilbert CHEVALIER- au 2ème rang : Henri BOUCHOT- Jean CHOUMETTE- ? MOREL- Marcel MULLER- Guy COTTET- René FREMIET- Maurice BROSSARD- Maurice MICHELET- ?- au 3 ème rang : Jean BOITEUX- Marcel PARRIOT- ? – Ignace MONTEÏ – André BARON- Marcel PALLEGOIX- Michel COGNIARD- Georges BALLIOT- Sur cette photo sont absents Marcel TISSIER, puis Marcel CLEMENCEY (originaire de Val-Suzon) mais écolier à Messigny.
LA VIGIE CITOYENNE.