
– François DECAMP que l’on voit ici très appliqué, dans son salon, rue Maillot.
Coiffeur pour hommes…Coiffeuse pour dames… !
De retour « au pays »après avoir tenu un salon de coiffure à Pouilly en Auxois avec son frère Lucien, François DECAMP, suite au décès de Mathilde MICHEL, reprendra le café de la Place avec sa sœur Simone, en 1951. Dans l’une des salles de ce café, avec accès séparé, il ouvrira son salon de coiffure pour hommes, chaque samedi et dimanche matin. Les autres jours de la semaine, François DECAMP deviendra coiffeur itinérant. Et c’est ainsi que chaque après midi, il se rendra dans les villages voisins, au volant de sa 2 CV, pour s’installer dans un coin de « bistrot ». Nous étions au temps où il fallait aller au-devant de la clientèle, n’ayant pas les moyens d’aujourd’hui pour se déplacer. Il y avait là un côté social en appui de la profession. On attendait François et il arrivait toujours ponctuel et jovial. C’était l’ami de tous !… C’était le temps où, autour du coiffeur, lui appliqué à son travail, se commentaient les « nouvelles » du village comme du monde en général. Quelles soient bonnes ou mauvaises, vraies ou fausses, elles étaient toutes passées, « à la moulinette populaire ». N’a-t-on pas coutume de dire « couper les cheveux en quatre » ! Alors chez le coiffeur ! Il suffisait d’aller se faire couper les cheveux pour connaître toutes les infos du lieu et des environs. Souvent, c’était aussi un récital des histoires drôles ou légères. Car pour peu qu’un client en raconte une, chacun se sentait dans l’obligation d’y aller de la sienne. Bref c’était un lieu de rencontre, voire de détente, adoré des uns et redouté des autres. Un lieu où certains, toujours les mêmes, se montraient pressés et le faisaient voir. En profitait alors le roué client, déjà entre les mains du coiffeur, pour prendre un malin plaisir à prolonger au maximum avec un p’tit shampoing par là puis une petite lotion, en tergiversant sur le choix du parfum. Rien de mieux pour énerver et faire « rager » un peu plus l’impatient.
En réalité, en ce temps là, rares étaient ceux qui étaient venus chez le coiffeur, on était chez « le merlan » ou chez le « coupe-tifs »car telles étaient alors les dénominations populaires. Ce n’était ni méprisant, ni méchant mais il y avait là, tout simplement, comme une sorte de connotation souhaitée avec le langage du « titi parisien ». On avait coutume de dire que les coiffeurs étaient bavards. Peut-être l’étaient-ils c’est vrai mais surtout poussés par une clientèle venue pour capter les « nouvelles ». A l’occasion le coiffeur était également le « barbier » !
Lorsque François DECAMP abandonna le Café de la Place, en Août 1957, pour venir résider 6 rue Maillot, il aménagea avec soin son salon dans un local annexe. Pendant longtemps encore il continua d’être le coiffeur itinérant. Cette particularité lui valu d’ailleurs, en début des années 1980, de devenir à sa façon une vedette de la télévision régionale. Un court métrage retraçant son activité itinérante. C’était très sympa…et de surcroit très bien fait !
Messigny et Vantoux avait, en ses murs, un autre coiffeur hommes : Marcel PEGUILLAT. Sauf que lui, hors de quelques extra à son domicile, exerçait à Dijon. Bizarrement lui aussi était « un vieux garçon ». Dans sa jeunesse Marcel avait été coiffeur dans les stations thermales. De retour à Dijon il s’était installé rue des Perrières avant de tenir salon rue Jeannin jusqu’à sa retraite. Jeune, Marcel PEGUILLAT avait une grosse moto « SAROLEA » imitant ses amis Albert GAUTHEY et Lucien BARON ayant chacun une 350 cm3 « TERROT ». Chaque dimanche après midi les 3 partaient en expédition dans les environs. Et nous, les gamins, nous les contemplions plein d’envie ! A l’époque 3 grosses motos sur le départ, c’était tout un spectacle ! On aurait dit des aventuriers, au guidon de leur grosse « bécane » roulant à plus de 80 kms/heure, sur des routes qui n’étaient pas celles d’aujourd’hui ! Lucien BARON aura vu disparaître ces deux copains « mousquetaires de la moto ». Il adorait en parler et appréciait de vérifier à quel point ils avaient marqué les mémoires.
Exerçant le métier de coiffeuses pour dames nous avions, résidant à l’angle de la Grande Rue et de la rue St Antoine, la famille MULER qui exerçait à Dijon, rue des Godrans. Après disparition des parents les deux filles Malvina et Nicole reprendront ce salon de coiffure pendant quelque temps. Rue Royer nous avons eu madame ORIELA, laquelle d’ailleurs acceptait gentiment de se rendre au domicile des personnes ayant des difficultés de déplacements. C’était un plus social apprécié et non négligeable qui lui vaut encore aujourd’hui beaucoup de reconnaissance, même devenue habitante de Savigny le Sec depuis de nombreuses années.
Le bureau des P.T.T. ayant été transféré rue des Ecoles, le local vendu et restauré deviendra salon de coiffure le 5 Décembre 1978. Le jeune couple Maryline et Jean TISSIER s’en rendront acquéreurs. Maryline y exercera, aidée d’une ou deux apprenties. Idéalement bien situé, la clientèle de Messigny et Vantoux comme des environs, lui assurera un rapide succès. De nos jours, une coiffeuse doit faire preuve de beaucoup de savoir pour ne pas dire de prouesses lorsqu’il faut élaborer certaines coiffures souhaitées des clientes. Ce qui était hier relativement simple est devenu compliqué, avec cette recherche d’une certaine coquetterie dans la coiffure. Maryline a « passé la main » de ce salon, également pour hommes, lequel connaît toujours un franc et mérité succès.
Pour la petite histoire sachez également que MESSIGNY et VANTOUX a connu un coiffeur très original. La légende de sa photo vous dit tout !
– Je ne saurais vous priver de cette savoureuse photo, faite en 1960 rue Saint Antoine. André RENOT plâtrier peintre de son métier, devenu coiffeur occasionnel : coupant les cheveux de son oncle Honoré RAPHAT avec, tenez vous bien : ciseaux et brosse de tapissier ! Il fallait oser, il l’a fait !
G.BALLIOT
LA VIGIE CITOYENNE.