L’année 1962… la sécheresse –

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Photo de presse des sangliers noyés, certains ayant déjà été enlevés

Notre région a connu des années de grande sécheresse 1958- 1962- 1964- et surtout 1976. Antérieurement avant la sévère sécheresse de 1976, notre contrée avait déjà enregistré celle de 1962. On en a moins parlé c’est vrai, mais elle a toutefois laissé des souvenirs précis dans nos deux communes d’alors.

Ainsi le 30 août 1962 Messigny comme Vantoux étaient informés- vous pouvez juger de l’effet– que l’eau de Jouvence, polluée en raison vraisemblable de la sécheresse, était devenue impropre à la consommation. Cette eau que l’on savait si pure, dont on ne cessait de vanter les mérites, chose à priori impensable, pénible réalité, elle était polluée…

Aussitôt le service municipal installait à chaque borne-fontaine, oui  elles existaient encore, le fameux écriteau »EAU NON POTABLE » Ainsi, pour cause de sécheresse, de minuscules microbes se permettaient de porter atteinte à la fierté des « Messignois ». Un coup terrible, très mal  supporté et on le comprend. Depuis plus d’un siècle « l’eau de Jouvence » avait ravitaillé Messigny, comme Vantoux, en eau potable réputée. Songez un peu, avoir tous les jours de l’eau de Jouvence, de l’eau pour vous rajeunir et …clac, vous apprenez qu’elle est polluée! Dès lors pour tout un chacun cette pollution ne s’expliquait pas. C’était impossible ! Comment après ça continuer d’en vanter les mérites et la légende s’y rattachant. Tout basculait. D’autant qu’à partir d’une étude, portant sur les quelques 500 habitants alors, on en avait dénombré plus de 50 dépassant les 70 ans. Hier encore le village se flattait de détenir là, comme un record, et voilà que subitement des spécialistes venaient troubler cet orgueil, qui chamboulait tout…quel cauchemar !

Cette réalité de la fin Août 1962 chaque habitant la recevait au plus profond de son cœur, comme un coup dur porté au prestige communal. Le moral n’y était plus. D’autant qu’à Messigny, comme à Vantoux, c’était le triomphe insolent des eaux minérales… ! En cause : la sécheresse, proclameront les spécialistes.

Soit dit en passant une cause qui ne saurait être avancée aujourd’hui pour la pollution de Grand Champ à l’atrazine. Bien que nous soyons toujours en attente, après des mois et des mois d’enquête, d’une explication officielle assortie des responsabilités. Du moins espérons- le !

Mais hélas, pour cette année de sécheresse 1962, ce n’était pas tout. Quelques jours plus tard, le 5 Septembre 1962, Messigny et Vantoux, classé comme chacun sait, lieu de grands rendez-vous des chasseurs aux bois, apprenait que 13 sangliers, rendus fous par la soif, s’étaient noyés en forêt communale de Messigny. Au lieu dit « Au Puits » point d’eau dans l’une des parcelles forestières communales au long de la route conduisant à Saussy. Guy CARDEILHAC, l’agent forestier de Curtil St Seine, venait d’en faire la découverte lors de sa tournée de service.

On imagine aisément que ces 13 sangliers, poussés par la soif, se sont jetés dans ce trou d’eau pour se désaltérer mais n’ont pu en ressortir. IL y avait là une laie d’une soixantaine de kilos et 12 marcassins d’environ 20 à 25 kgs chacun. Le niveau d’eau était à environ 80 centimètres du sol alors que la hauteur d’eau était de près d’un mètre cinquante. Sans point d’appui il leur fut impossible de ressortir. On peut donc avancer que la soif aura eu raison de ce gibier, réputé pourtant d’un instinct infaillible. Cette situation vue avec le bilan cynégétique actuel, en nos forêts, parait dérisoire. Mais il faut bien savoir qu’à cette époque, comme disait un voisin « …les sangliers ne courraient pas les rues ». Cette perte sera alors très mal « digérée »par les chasseurs. A leurs yeux, elle compromettait pour l’avenir le repeuplement de ce gibier dans la proche région. Il est vrai que tant et tant de chasseurs ont rêvé d’un tel gibier au bout de leur fusil que l’on comprend aisément la déception qui était la leur.

Décembre 2007 021

E n ce lieu, le captage de la source de Jouvence, adossé au côteau. Celui en contre bas s’étant avéré trop bas par rapport au réservoir.

Je vous ai rappelé là deux faits significatifs de la sécheresse de 1962. G. BALLIOT

LA VIGIE CITOYENNE.

 

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