A présent que l’automne et les lâchers de faisans ramènent sur les routes de campagne la silhouette racée et la démarche majestueuse de ces beaux oiseaux ignorants de leur mort prochaine … Abel Bonnard (1883-1968 )

LE COQ ET LE FAISAN ( M Iraje )

Par une nuit sans lune, en un chemin glissant,
Paradait un faisan, le croupion frétillant,
La plume bien légère. Il divaguait ainsi
Plus fier qu’un jeune paon, de pensées guillerettes
En projets délirants pour combler une belle,
Lasse de basse cour, avide de ramage
Et de galants discours.

D’un buisson, à l’affût, un vieux coq nyctalope,
Presbyte de surcroît, l’esprit ragaillardi
Par un trop long veuvage, patiemment attendait
Qu’une poule volage égarée en chemin
S’offre comme un fruit mûr, érotique festin.

Perdu dans ses idées, sans l’avoir aperçu
Le faisan trébucha, la tête la première.
Il ne vit ni la crête, ni le vil malotru,
Et pris au dépourvu dut s’avouer vaincu
Dans la boue d’une ornière.

Que tu sois mâle faisan ou poule téméraire,
Il est des lieux communs quelquefois renversants.
En un mot comme en cent, il faut rester prudent;
Pour aller de l’avant, protège tes arrières.

LA VIGIE CITOYENNE.

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