C. KAYSER.
Tout d’abord quelques curiosités. Notre presbytère est un magnifique ensemble architectural dont le vaste et beau terrain s’appuie sur un reste des remparts de Messigny. Rempart surtout destiné à se protéger des loups (à quatre pattes) qui sévissaient en bandes constituées dans la région. L’ancien presbytère situé le long du collatéral sud de l’église fut démoli en 1856 et le clergé transféré dans la maison seigneuriale (la tour).
La construction de la première partie de l’ensemble actuel (propriété de la famille Bernot de Marsannay le Bois) qui débuta en 1810 allait s’étaler sur plusieurs années. L’attrait de cet édifice se situe particulièrement dans sa spectaculaire charpente en chêne dont la structure rappelle l’armature des grands vaisseaux du XVIII° siècle. Les compagnons du Devoir ont ainsi réalisé une œuvre maîtresse dont la signature figure sur le linteau « M b E 1820 CP CIP ». La maison de maître est datée de 1855.
Venons-en aux soubresauts vécus par cette dépendance, une sorte de ‘rififi au presbytère’ qui divisa longtemps les Glorious et les Coucous. Cette année 1855 voit la municipalité de Charles Pingeon décider d’installer dans l’annexe : la mairie, la salle des archives et une classe de 80 élèves. L’instituteur étant logé dans la maison. Exit le clergé qui s’installa au N° 4 de la Grande Rue plus précisément rue Dessous de la Poste. En 1856, la municipalité de J.F Capitain rend caduque la précédente décision et attribue tout le bâtiment au clergé. De très importants travaux de restauration sont engagés dans les deux bâtiments. Par une délibération du 28.09.1857, le conseil municipal soucieux d’économies impose le stockage des matériaux de démolition, en interdisant formellement la vente à des tiers. Il est même décidé que les gravats serviront à la remise en état des chemins vicinaux.
La commune de Vantoux fut mise d’office à contribution pour 1/5 des travaux ce qui déclencha de virulentes contestations de la part des Coucous et des échanges aigres-doux entre les deux municipalités. La situation conflictuelle diffusant au sein de la population, le maire de Vantoux Joseph Grapin sollicita l’arbitrage du Préfet et obtint gain de cause par un arrêté préfectoral daté du 20.09.1857. Les Glorious s’empressèrent d’oublier cette affaire et la vie reprit son cours normal. Qui, ce 25 août 1861, alluma la mèche ? Qui cria vengeance ? Explosion au sein de la commune ! La municipalité met en cause J-F Capitain pour « vente illicite de matériel de démolition, de pierres de taille, de poutres en chêne, disparition de sommes frauduleusement perçues, etc… ». L’affaire se régla très discrètement pas voie de justice et le calme revint dans les esprits. Enfin presque ! En mai 1907, l’abbé Billard desservant Messigny et Bèze où il s’était domicilié est expulsé du presbytère de Messigny par le maire Raclot pour ‘défaut d’entretien des lieux’. Argument fallacieux par excellence d’un maire anti clérical notoire qui avait loué ces bâtiments depuis le 7 février à un artisan du village.
LA VIGIE CITOYENNE.