» L’intelligence défend la paix. L’intelligence a horreur de la guerre. »
Paul Vaillant Couturier .
Au long du second semestre 2018, je me suis permis de rappeler quelques faits marquants au temps de l’occupation à Messigny et Vantoux. Je l’ai fait car c’est l’histoire authentique de notre village. Je l’ai fait afin qu’elle ne soit pas déformée avec le temps qui passe inexorablement. Je l’ai fait car nos enfants doivent savoir ce qui c’est réellement passé lors de cette période trouble de l’occupation, pour que vous puissiez leur en parler, répondre à leurs questions, leur expliquer. Bref, pour qu’ils soient « armés » au mieux pour pouvoir, tout au long de leur vie : « faire la guerre à la guerre ». Je souhaite ardemment que nos enfants comprennent combien une guerre est terrible, ici ou ailleurs.
Lors d’une guerre, pour la conclure victorieusement, chaque camp est d’ailleurs conduit vers des extrémités insupportables. J’en prendrai trois exemples :
– les bombardements de Hambourg (Allemagne) opération Gomorrhe du 25 juillet 1943 où près de 2.600 bombardiers lourds anglais déverseront 8 300 tonnes de bombes après quoi, le 28 juillet, 740 avions viendront parachevés le travail avec des bombes incendiaires brûlant ainsi la ville. Au total au moins 45.000 morts, 80.000 blessés et 350.000 habitations détruites.
-Oradour sur Glane, ce village reconnu pacifique et sans défense, qui subira dans l’horreur, sans raison expliquée, le massacre de sa population, 642 victimes, par un détachement du 1er bataillon du 4ème régiment de Panzergrenadier « Das Reich » de la Waffen –SS. Qui entendait donner l’exemple de la discipline à la population française.
– sans oublier les bombes atomiques d’HIROSHIMA et NAGASAKI
Je souhaite surtout que nos enfants assimilent bien, qu’au-delà des horreurs, il y a plus insidieux et ravageur, la déformation cérébrale des populations. Dans laquelle on plonge, avec l’envie et le besoin que chacun porte en soi, de s’en sortir au plus tôt.
Pour l’avoir vécu, je sais ce qu’il en a été. Pour mieux illustrer je voudrais simplement vous confier qu’entre 1941 et 1944, entendant passer les avions alliés, vers les huit heures du soir, et sachant pertinemment qu’ils allaient bombarder des zones industrielles en Italie, nous n’étions pas pour autant dans l’ignorance que des femmes, des hommes et des enfants allaient mourir sous des bombes égarées. Oui, c’est terrible à dire, mais nous nous réjouissions de ces massacres programmés pour notre Libération à venir. A la maison, avec mes parents, nous regrettions même l’absence de champagne, pour fêter l’événement. Affreux ! Oui, c’est aussi ça la guerre, il faut bien le savoir ! Aujourd’hui encore, quelques 75 ans plus tard, sachez que j’ai toujours honte d’avoir porté en moi de tels sentiments inhumains.
Ce que j’ai vécu, ce que nous avons alors tous vécu, je ne souhaite absolument pas que les enfants et les hommes d’aujourd’hui ou de demain le revivent. C’est pourquoi nous devons tout entreprendre pour fortifier la paix, donc faire la guerre à la guerre. Tels ont été fondamentalement mes messages à travers mes écrits.
N’oublions jamais que le passé doit permettre de construire l’avenir !
Qu’il me soit permis à tous de vous présenter mes vœux les meilleurs pour l’année nouvelle. Et une longue vie au site « Au fil du Suzon », lequel nous permet de nous retrouver tous ! G.BALLIOT .
LA VIGIE CITOYENNE.