Au vu de ce titre n’allez surtout pas croire que cette belle vallée forestière, avec ses prairies et sa rivière est seule concernée par les propos qui suivent. Elles sont nombreuses en France et de part le monde à connaître, hélas, les mêmes menaces. Mais le Val-Suzon, c’est notre vallée, celle qui nous fournit l’eau ainsi que tant et tant d’autres choses. Sur plus de 20 kms, elle se distingue, à droite comme à gauche, par des vallons apportant l’eau aux villages voisins et pour partie à la ville de Dijon. Ses nombreuses combes escarpées, tout au long de son parcours, à droite comme à gauche, lui donnent, au vu de la carte I.G.N. St Seine l’Abbaye XXX-22 publiée en 1951, l’aspect d’un imposant mille pattes, avec à chacune d’elles, quel bonheur : une source ! Et c’est là, en ce début du 21 ème siècle, une richesse locale appréciable qu’il s’impose de protéger absolument. Alors que deux éléments sont venus contrebattre la rigueur d’une gestion normale :
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une politique forestière qui ne correspond plus à ce qu’elle devrait être en ces lieux
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un réchauffement climatique avec lequel il faut dorénavant compter.
En découle un énorme problème qui impose des solutions les plus rapides et énergiques possibles si nous voulons que soit préservé l’avenir du site comme celui primordial des sources, donc de l’eau potable dont nous disposons. Et, à Messigny particulièrement, nous conservons en mémoire la détermination de l’un de nos ancêtres, le Commandant FREMIET, lequel privé d’eau, lors de la guerre en Espagne, s’était promis d’amener l’eau de la vallée dans son village. C’est ainsi, par sa détermination, avant même DARCY, que Messigny a vécu avec l’eau de Jouvence au village. Sachons nous montrer dignes du passé de cet homme et sauvons, avant qu’il ne soit trop tard, les sources de la vallée du Suzon.
C’est là un immense chantier sur lequel il convient sagement mais promptement de réfléchir avant qu’il ne soit trop tard. Trop tard oui, car dès lors que l’on constate, pour chacune de celles qui existent encore, ce qu’est devenu le débit, nous sommes en droit de nous poser de sérieuses questions ?
Chênes, hêtres et charmes, constituent l’essentiel des essences forestières qui habillent les coteaux du Val-Suzon. Forêt « traitée en taillis sous futaie » et qu’il s’impose de régénérer régulièrement par l’exploitation.
Abandonner la gestion forestière, pour manque de sa rentabilité, c’est condamner inéluctablement les sources.
Pour l’heure certaines sources coulent encore, mais couleront de moins en moins si le vieillissement forestier se prolonge. Rapidement il faut prévoir et aménager des lieux bien étudiés pour, par des retenues, stocker un maximum les eaux en automne et hiver. Ces réserves auraient l’avantage d’éviter au mieux des crues dévastatrices en aval tout en assurant par la suite un écoulement du Suzon sur une plus longue période.
Ces retenues présenteraient l’intérêt d’entretenir les orages d’été dans le secteur forestier du Val-Suzon, de rendre le site du Val-Suzon encore plus agréable, plus touristique avec éventuellement un ou des lieux de pêches, d’avoir de l’eau en réserve pour l’agriculture, de préserver la présence du gibier un revenu précieux pour les communes, et éventuellement en cas d’incendie de forêts de pouvoir y lutter plus efficacement.
C’est un problème extrêmement sérieux sur lequel il convient de se pencher et d’agir judicieusement, et au plus vite. Le temps qui passe joue contre les possibilités qu’il reste encore de le faire dans des conditions les moins mauvaises possibles.
( à suivre)
G. BALLIOT
A partir des deux copies jointes de la carte I.G.N.( St Seine l’Abbaye XXX-22 de 1951) vous avez la totalité de la vallée du Suzon, de sa source jusqu’à Messigny et Vantoux. Par un léger recouvrement elles nous donnent une idée plus précise des combes et du relief.