On ne cesse : politique- presse- radio- télé- de nous parler des émissions de carbone de sa capture et du réchauffement climatique. Tout en nous promettant une dégradation dans les décennies à venir. Il est peut-être permis d’estimer une telle progression. Mais encore faudrait-il surtout et le sachant, commencer par en stopper les origines. Or, si je regarde la gestion actuelle de la forêt, élément naturel capital dans la capture du carbone, je suis loin d’admettre que la lutte contre le réchauffement est engagée.
L’étiquette commerciale, qui colle malheureusement à la peau de l’OFFICE NATIONAL DES FORËTS, ne lui permet absolument pas de gérer le domaine forestier de l’Etat avec, pour objectif appliqué : une sylviculture orientée vers la protection. Donc, d’être en mesure de lutter en priorité contre le réchauffement. L’objectif auquel il est contraint, demeure la rentabilité. La loi l’ayant créé, le lui inflige. Alors n’attendons pas de l’O.N.F., ce qu’il n’est absolument pas en mesure d’apporter pleinement, dans ce combat contre le réchauffement climatique. C’est dommage, c’est grave, mais c’est ainsi.
Il faudrait aux différents responsables politiques regarder le problème bien en face et prendre alors les décisions qui s’imposent, en changeant la loi créant cet Office National des Forêts. C’est simple, c’est facile mais encore faut-il en avoir la volonté politique pour le faire. Faute de quoi, l’Etat ne marquera pas de son empreinte, sa réelle détermination, dans un combat efficace contre le réchauffement. Comment pourra-il alors prétendre à une mobilisation nationale, s’il n’est, lui-même, pas en mesure de donner l’exemple dans les forêts domaniales (1 million ½ d’hectares) milieu naturel le plus important et le plus réceptif, pour fixer le carbone, libérer l’oxygène et attirer la pluie.
Le vieillissement, de nos forêts domaniales, traitées en taillis sous futaie, est à l’opposé des annonces de la lutte qu’il faudrait entreprendre contre le réchauffement. Comme l’est tout autant la surexploitation des forêts de futaies. Et ce ne sont pas les belles déclarations faites à la presse qui sont de nature à nous réconforter, bien au contraire ! D’ailleurs qu’est devenu le pouvoir de l’O.N.F., face à « Nos clients » comme l’avait si bien dit monsieur DELABALLE, son premier Directeur Général en 1966. Le côté financier finira toujours par triompher de la rigidité et du coût des missions techniques. Lesquelles devraient pourtant s’appliquer pour préserver et améliorer les massifs forestiers. En clair, sur la forêt, comme en de nombreux autres domaines, en créant l’Office National des Forêts, l’Etat a « perdu la main » ! Il parle, souhaite, mais ne peut plus maitriser. Ceux d’entre vous, qui parcourent encore aujourd’hui les massifs forestiers, peuvent vérifier ce qu’il en est, par rapport à ce qu’il en était hier… ! Le constat est flagrant, triste, mais c’est ainsi ! Qu’attendent les politiques pour réagir?
Georges BALLIOT
LA VIGIE CITOYENNE.