
Les Forestiers du 21ème siècle ne veulent plus admettre l’expression « taillis sous futaie » dans la terminologie forestière, alors que ces T.S.F. occupent encore plus du 1/3 de la surface forestière française.
Le taillis sous futaie est un régime forestier mixte où, sur une même surface, on trouve :
• Un étage supérieur composé d’arbres, isolés les uns des autres. Des arbres de différentes grosseurs, en principe issus de graines. Ils constituent la futaie.
• Un étage inférieur compose le taillis, d’essences feuillues, issu de rejets de souches mais aussi de drageons. Les tiges du taillis ne dépassent pas 15 à 20 cm de diamètre à hauteur d’homme.
La futaie y est constituée de feuillus : chêne-hêtre-frêne- grands érables et autres feuillus précieux comme le merisier, l’alisier « torminal », le sorbier domestique. Le taillis est constitué de charmes, de chênes, d’érables champêtres et autres feuillus divers.
Dans la forêt de la montagne dijonnaise, à végétation diversifiée, sur sol calcaire superficiel, le taillis sous futaie représente plus de 70% de la surface forestière. Il constitue donc le type de forêt le plus représenté.
La récolte du taillis donne des produits intéressants pour le bois de feu, de trituration. D’ailleurs il y a une demande croissante pour le bois énergie. Les arbres de la futaie (chêne- hêtre- grands érables) donnent des produits de qualité : merrains, meubles, charpentes, traverses et autres. Exemple certains chênes, pouvant donner de superbes et robustes solives, pour des « plafonds à la française ».
Avant toute exploitation le forestier procède à l’inventaire des arbres de la futaie et réserve les plus belles tiges, saines et vigoureuses, qui constitueront l’avenir de la forêt pour une gestion durable. Le forestier doit toujours avoir à l’esprit, le devoir de transmettre aux générations futures une forêt toujours plus belle.
De plus, cette forêt de la montagne dijonnaise, est habitée par une faune sauvage bien représentée : cerf- chevreuil-sanglier- et autres petits mammifères. Elle est très appréciée du chasseur local ou extérieur. La recette de la location du droit de chasse est particulièrement intéressante pour les localités rurales concernées. Elle dépassée le plus souvent les revenus des produits forestiers. La gestion en taillis sous futaie demande très peu d’investissement et constitue des zones très bénéfiques pour le gagnage, la quiétude et l’habitat de la faune sauvage.
Pour conclure je me permets de dire que ce mode de sylviculture est bien adapté à ce type de forêt, sans grand frais, tout en maintenant une biodiversité riche, indispensable à notre environnement. C’est incontestablement la parure forestière qui convient le mieux à nos coteaux caillouteux, pentus vallonnés et générateurs de tant de sources indispensables. Mais sous réserve d’une exploitation adaptée et régulière afin d’assurer son renouvellement constant, sinon … !
Michel MANNEVY
LA VIGIE CITOYENNE.