
1.100 hectares sur les 2.100 de la forêt domaniale de Val-Suzon seront « laissés en libre évolution » selon son plan de gestion qui vient d’être établi pour 20 ans. C’est dire que plus aucune exploitation n’y aura lieu.
Cette information nous est donnée par le BIEN PUBLIC du dimanche 23 Janvier page 15. Il est noté entre parenthèses par le journaliste Grégory VALLOIRE : «On se doute que si on ne fait rien à la forêt, cela va lui faire du bien. Il n’y aura donc plus de récolte de bois dans les secteurs en libre évolution, sauf si les arbres menacent de tomber sur la route, par exemple. Le but est que la forêt retrouve de la biodiversité et de la naturalité »
C’est une forêt d’exception nous dit-on- 3.000 espèces, flore ou faune y ont été inventoriées. Mais alors pourquoi avoir changé cette gestion ? Tout simplement on ne veut pas avouer que si les exploitations forestières régénéraient régulièrement cette forêt elles ne sont plus rentables. Exploitations et débardages devenant trop onéreux dès lors que les engins forestiers actuels ne peuvent y travailler en raison de la pente et des cailloux.
Certes il faut payer le bûcheronnage manuel à sa juste valeur. En contrepartie le bois, tous les bois, trouvent de nos jours des débouchés, sous une forme ou sous une autre, tant son utilisation est recherchée et le sera plus encore demain, dans la lutte contre le réchauffement.
Alors que la forêt, celle qui vit par ses exploitations régulières, est reconnue déterminante dans la lutte contre la pollution atmosphérique et le réchauffement climatique que pourrons nous attendre d’une forêt condamnée au dessèchement. Il y a là un contresens très grave entre les propos officiels et l’application sur le terrain.
Enfin quel sera demain le paysage aujourd’hui tant admiré du Val-Suzon une fois sa parure forestière disparue. Bonjour les cailloux glissants du haut vers le bas et recouvrant tous les sentiers forestiers. La flore et la faune que l’on prétend développer vont au contraire disparaître sous la pierraille. Adieu les beaux panoramas, adieu les oiseaux, le gibier et surtout adieu les sources qui conditionnent chaque jour notre vie. A mon tour de reprendre l’avertissement des auteurs … « Il faut que les gens qui viennent se promener dans cette forêt comprennent cela. »
Comment peut-on accepter de mettre en place une telle gestion forestière ?. Quand je songe à tout ce qui s’est fait dans le passé, en travaux et surveillance, pour préserver et développer cette belle forêt du Val-Suzon. C’est une faute, à l’encontre de tous ses anciens serviteurs : des Inspecteurs aux gardes ! J‘oublie ma peine morale mais m’insurge de ce qu’il va rester pour la jeunesse à venir.
G BALLIOT
LA VIGIE CITOYENNE.